Magnifier le regard – Arnaud Vareille invite à une mise au point

Magnifier le regard – Arnaud Vareille invite à une mise au point

Arnaud Vareille exerce son œil de photographe depuis près de 40 ans, entre commandes institutionnelles et d’entreprises, et travail d’observation et de réflexion sur la nature qui l’entoure. Agenais, il vient d’être célébré par sa ville d’origine qui lui a récemment consacré une exposition compilant plus de quinze ans de travail photographique sur la thématique de l’environnement.

Arnaud Vareille

Arnaud Vareille participe au programme #ArtforChange du sommet CHANGE NOW 2022 qui se tiendra au Grand Palais Éphémère à Paris du 19 au 21 mai prochain. Il nous répond ici dans le cadre d’une série d’articles consacrés à la place de l’art dans la transition vers un monde plus durable.

Pouvez-vous nous présenter l’œuvre qui figurera lors du sommet CHANGE NOW 2022 ? 

À CHANGE NOW 2022, j’expose une partie de mon travail La nature des choses. C’est un ensemble de 13 photos extraites d’un corpus de 38 images.

Tronc de bouleau, La nature des choses (Photo 02 Page 13) – ©ArnaudVareille

Ce travail a été publié en 2020 chez Trans Photographic Press – Dominique Gaessler, et a été sélectionné pour être exposé lors du festival Chroniques Nomades à Auxerre au dernier trimestre 2020. 

C’est le résultat de six années de pérégrinations et s’organise comme un cabinet de curiosités. Il s’agit de porter un œil différent sur ce/ceux que nous croisons, de magnifier la nature, au-delà des repères attendus.

Une grammaire aussi évidente qu’imprévisible régit ce discours à la fois poétique et riche de réflexions sur une biodiversité à laquelle Arnaud Vareille veut « rendre hommage », où l’animal, le végétal et le minéral sont en étroite interdépendance et où l’homme doit redéfinir sa place. – Jean-Christian Fleury

Pouvez-vous nous expliquer comment celle-ci vient s’intégrer dans cette manifestation ? et dans votre démarche artistique personnelle ?

Mes photos ne sont ni des images vues du ciel, ni clichés de sites pollués – mon travail se situe loin de tout artifice ou images qui se voudraient choquantes. Mon propos est bien plus simple. Je photographie des éléments de la nature, facilement observables, jouant sur les angles et les contrastes pour inviter à la discussion. L’objet est de déclencher une prise de conscience en incitant chacun à poser un regard différent sur le monde qui l’entoure. Pour susciter le questionnement. J’aime brouiller les pistes et jouer avec les échelles.

J’ai initié cette réflexion en 2010 avec mon premier ouvrage Joue contre terre, qui rassemble des photographies du monde entier, prises à hauteur d’homme – collection de regards portés sur ces sols foulés au cours des ans. J’ai poursuivis mon travail avec la publication en 2015 de Obsolescence programmée ?, série de portraits de paysages à la marge de leur dissolution.

Dans La nature des choses, j’ai décidé de ne m’arrêter que sur les matières brutes noires ou blanches offertes par la nature, de souligner la biodiversité en monochrome. Une sorte de clin d’œil aux origines de la photographie, que j’ai mené en couleur, comme un défi.

Couleuvre africaine (Thrasops flavigularis), La nature des choses (Photo 33 Pages 68-69) – ©ArnaudVareille

Je joue avec les contrastes en noir et en blanc, je souligne l’imbrication des éléments naturels, qu’ils proviennent du monde minéral, végétal ou animal. Nuages, marbre noir de Wallonie, peau de reptile, écorce… :  j’invite le passant à s’interroger et se perdre dans la matière naturelle, par un jeu de confrontation graphique résultant du cadrage, de l’échelle choisie, etc.

Je pars de l’anecdotique pour le porter aux yeux de celui qui veut bien regarder. Mes images ne sont pas trafiquées. Ma démarche vise simplement à rendre compte au plus près du merveilleux qui nous est offert par la nature, à condition de la préserver.

Mon approche est originale et complémentaire à celle de mes confrères et à l’occasion de CHANGE NOW 2022 nous unissons nos forces pour porter un discours commun en faveur de la protection de notre environnement.

Dans quelle mesure pensez-vous que l’art puisse contribuer à une transition vers un futur plus durable ? Pensez-vous que cette contribution puisse se suffire d’être individuelle ou qu’elle doive s’inscrire dans le cadre d’une démarche collective ?

Il faut rester modeste et l’art est un moyen parmi d’autres de toucher le public sur les questions environnementales.

Le sujet est vaste, urgent et critique, aussi il faut faire feu de tout bois pour porter notre message.

De plus en plus d’artistes se sont emparés du sujet sous des formes variées et c’est fantastique que CHANGE NOW 2022 ait invité un panel d’artistes, ce qui montrera la richesse des démarches pour des préoccupations communes.

Souvent les acheteurs d’arts sont des décideurs, aussi porter notre voix auprès de ce public est essentiel.


Pour contacter Arnaud Vareille :

mail : contact@vareille.fr

Facebook : https://www.facebook.com/arnaudvareillephotographe

Internet : http://www.vareille.fr

Instagram : https://www.instagram.com/arnaudvareillephotographe/

Dernière actualité :

Jusqu’en 2024 – Le Centre Commercial de Vélizy 2 expose Joue contre la terre, sur les relations de l’homme à la terre, dans une scénographie réalisée sur mesure pour habiller les 76 mètres du couloir 11B.

15 septembre au 31 décembre 2022, la ville du Kremlin-Bicêtre présente en extérieur, au centre-ville, son travail sur la biodiversité. Vous pourrez découvrir La nature des choses sur 24 bâches de 180 x 180.